Si le Pays Basque sud (Espagne) possède un gouvernement autonome, le Pays Basque nord (France) doit se contenter d’actions culturelles pour rappeller son identité propre.
De tous temps, les Basques ont été libres et égaux. La révolution Française de 1789 mit un terme à l’organisation démocratique que les Basques avaient bâtie au fil des siècles et qui était parvenue à niveler les inégalités sociales et, ainsi, à faire vivre un peuple en harmonie.

Le rôle d’Etxeko Jaun

De tous temps, la maison a été la cellule de base de l’organisation sociale des Basques. La responsabilité du maître de maison “l’etxeko-jaun” ne se limitait pas à la cellule familiale. Elle lui donnait droit de participer à l’administration de l’ensemble de la communauté paroisssiale dans un système de démocratie directe.
Chaque paroisse déléguait par la suite des représentant à l’assemblée générale de la vallée… De la province.

Les assemblées paroissiales

Ces assemblées regroupaient tous les maîtres de maison de la paroisse, le dimanche, à l’issue de la messe. On y décidait collectivement des divers droits appartenant à la communauté, des dépenses des communes de la paroisse, des emprunts, des taxes…
Les maîtres de maison répartissaient entre eux les droits d’usage sur les terres communes.

Le Biltzar du Labourd

L’assemblée générale de la province du Labourd (ou Biltzar) se réunissait chaque année au château de Motte à Ustaritz. Elle regroupait les délégués des paroisses du Labourd, sous la présidence d’un bailli.
Cette assemblée, comme celle des autres provinces, avait une compétence politique, législative, administrative et financière.
Les débats concernaient les rapports du pays avec la royauté, les doléances à présenter au roi…
Administrativement, le Biltzar s’occupait de la construction et l’entretien des routes, de la conservation des eaux et forêts, et, d’une façon générale à toute mesure permettant le développement de l’économie.

La propriété collective

Dans toutes les provinces Basques, les terres appartenaient à la collectivité des habitants. La terre basque était allodiale, c’est-à-dire tenue des ancêtres et non d’un suzerain.
Les terres incultes étaient réparties entre les vallées ou les paroisses ; elles appartenaient à tous les habitants de la paroisse (les “voisins”) et leurs gestions étaient le plus souvent confié à un syndic.
Les terres mises en culture faisaient l’objet d’appropriation privée mais pas du seul maître de maison. Elles étaient la propriété de la famille tout entière, symbolisée par la maison.

Le Droit familial

Le patrimoine familial était indivisible et n’avait qu’un seul héritier. Le rôle du maître de maison n’était pas absolu. Il devait veiller à la conservation du patrimoine ancestral mais également assurer à ses frêres et soeur une situation digne de leur état.
Tout membre de la famille pouvait demeurer à la maison à condition d’y travailler.
Généralement y vivaient deux couples : celui des parents et celui de l’héritier et une grande égalité régnait entre les “maîtres vieux” et les “maîtres jeunes”.

Le Droit d’ainesse et égalité des sexes

La femme Basque apparaît comme ayant la même condition juridique que l’homme. Ceci se manifeste surtout à travers les règles successorales. Qu’il soit fille ou garçon, l’aîné hérite de tous les biens.
La dérogation n’est admise que si l’aîné est infirme ou “idiot”.

L’arbre de Guernica

La ville de Guernika est connu pour avoir été détruite et sa population massacrée sous le régime fasciste de Franco.
Cette ville n’avait pas été choisie au hasard pour subir le feu du bombardement immortalisé par Picasso. En effet, depuis des siècle la justice était rendue à Guernika pour l’ensemble du Pays Basque, sous un arbre, symbole de la nation (l’hyme du Pays Basque est Guernikako Arbola (l’arbre de Guernika).

Les emblèmes basques

  • L’Ikurriña (le drapeau)
    Créé par les frêres Arana Goiri vers la fin du 19è siècle, celui-ci fut adopté par tous les Basques comme le symbole de leur identité.
    Le fond rouge symbolise le Peuple
    La croix de Saint-André, verte, symbolise la Loi, qui est au-dessus du peuple
    La croix chrétienne, blanche, symbolise Dieu, qui est au dessus de la loi et du peuple.
  • La Swastika (la croix basque)
    La croix gammée est un symbole solaire de la plus haute antiquité et universellement répandu. La croix Basque est constituée de quatre “virgules” et appelée en basque Lauburu (quatre têtes).
    Il s’agit certainement du symbole le plus répandu au Pays Basque.

Les armoiries

Le blason du Pays Basque représente les 7 provinces (la Navarre et la Basse-Navarre ont le même blason).
La devise en est : Zazpiak Bat (les sept font un).

Voici la signification des armoiries en langage héraldique

  • Alava : d’or au château au naturel posé sur une hauteur, de la porte duquel sort un dextrochère (bras droit) armé d’une épée dont il menace un lion passant de gueule (rouge).
  • Biscaye : de gueule (rouge) au chêne terrassé de sinople (vert) brochant sur une croix latine d’argent. L’arbre est le chêne de Guernika.
  • Guipuzcoa : d’or à trois arbres de sinople (vert) posés en trois pals (verticalement) au dessus d’ondes d’argent et d’azur.
  • Labourd : d’or à un lion de gueule (rouge) tenant dans sa patte dextre (droite) un dard un peu péri en barre (penché) la pointe en haut du même.
  • Navarre et Basse-Navarre : de gueule (rouge) aux chaînes d’or posées en pal (verticalement), en fasce (horizontalement), en sautoir (en croix de St André) et en orle (en bordure). Selon la tradition, les chaînes d’or seraient un souvenir des chaînes qui liaient la garde du calife, enfoncée par les Navarrais à la bataille de Tolosa (1212).
  • Soule : de gueule (rouge) au lion d’or. Le lion est l’emblème des vicomtes de Soule.